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ses foyers, il donne à son intrépide vertu une direction plus douce, quoique non-moins salutaire. Mais nos héros britanniques sont plus souvent tirés du tripot que de la charrue ; leurs passions se sont enflammées par l’attente d’un tour de dé plutôt qu’elles ne se sont anoblies, en suivant impatiemment la marche audacieuse de la vertu dans la page de l’histoire.

L’homme d’état, il est vrai, peut plus convenablement passer d’une banque de faraon au timon du gouvernement ; car c’est encore de la ruse et de la piperie qu’on lui demande. Tout le systême politique de la Grande-Bretagne, si l’on peut honnêtement l’appeler systême, ne consiste qu’à multiplier les sous-ordres, et à imaginer des taxes qui écrasent le pauvre, pour engraisser le riche. C’est ainsi qu’une guerre, ou quelqu’autre entreprise extraordinaire, est un heureux moyen de défense pour le ministre, dont le principal mérite est de savoir se maintenir en place.

Il n’est donc pas nécessaire qu’il ait des entrailles pour le pauvre ; il lui suffit de fournir à l’extravagance de sa famille.