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soit par la conduite des hommes, lorsque la variété des motifs, qui les déterminent, y jette du louche.

En quoi consiste la prééminence de l’homme sur les animaux ? la réponse est aussi claire que deux et deux font quatre, dans la raison.

Quelle qualité acquise élève un être au-dessus d’un autre ? la vertu ; répondons-nous unaniment.

Pour quelle fin l’auteur de la nature a-t-il mis les passions dans le cœur ? afin que l’homme, en luttant contr’elles, puisse atteindre un dégré de connoissance refusé aux brutes, nous dit l’expérience.

Conséquemment la perfection de notre nature et l’aptitude à être heureux, doit s’estimer par le dégré de raison, de vertu et de connoissance, qui distingue l’individu et dirige les lois par lesquelles la société est unie : Et que la connoissance et la vertu découlent naturellement de cet exercice de la raison, c’est ce qui est également incontestable, si l’on regarde l’espèce humaine prise collectivement.

Les droits et les devoirs de l’homme ainsi simplifiés, il sembleroit absurde d’essayer