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des voluptés indécentes pour le relever ; cependant, on oublie le vœu maternel de cette nature qu’on outrage, et l’unique chose qui occupe la pensée, encore n’est-ce que pour un moment, c’est l’agrément extérieur de la personne. Le libertin qui cherche sa proie, devient quelquefois si voluptueux, qu’il rafine, dans ses goûts honteux, sur la délicatesse propre aux Femmes qui ne lui suffit plus. Aussi voit-on, en Italie et en Portugal, des hommes se trouver au lever d’êtres équivoques, et en solliciter des faveurs monstrueuses.

Les Femmes se sont rendues voluptueuses par systême, pour plaire à cette espèce d’hommes, et quoique toutes ne portent pas leur libertinage au même point, ces rapports, où le cœur n’entre pour rien, portent la dépravation d’un sexe sur l’autre, de sorte qu’ils se trouvent tous les deux corrompus, parce que le goût des hommes est vicié, et que les Femmes de toutes les classes règlent naturellement leur maintien sur le goût dominant qui leur vaut de l’influence et du plaisir. Les Femmes, devenant en conséquence plus foibles de corps et d’ame qu’elles ne devroient l’être, ne