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les françaises, ont aussi perdu tout sentiment de décence à cet égard ; car elles parlent fort tranquillement d’une indigestion. Il seroit à désirer que l’oisiveté n’eût pas engendré, sur le sol fertile de l’opulence, cette foule d’insectes d’été qui se nourrissent de putréfaction, nous n’aurions pas eu le dégoût de voir de tels excès de brutalité.

Il est une règle de conduite qui, je crois, peut suppléer à toutes les autres. Elle consiste simplement à avoir pour nos semblables un respect habituel, qui nous fasse préférer la décence à la satisfaction du moment. La honteuse indolence de plusieurs Femmes mariées et de quelques autres un peu avancées en âge, les porte fréquemment à manquer à la délicatesse ; car, quoique convaincues que la personne est le lien d’union entre les deux sexes, combien de fois n’excitent-elles pas le dégoût par leur indolence, ou pour jouir de quelque légère satisfaction ?

La dépravation de l’appétit qui rapproche les deux sexes, a entraîné des suites plus funestes encore. La nature doit toujours être le guide du goût et la mesure