sache très-bien que celui qui dirige la marche du soleil, le fait briller sur toute la nature. Cependant, secouant ses mains comme si elles avoient touché quelque chose d’impur, un pied sur la terre et de l’autre s’élevant hardiment vers les cieux, il demande à partager la béatitude des êtres d’un ordre supérieur : à cette heure rafraîchissante, des vertus ignorées des hommes répandent leur céleste parfum, la terre altérée et rafraîchie tout-à-coup par les sources pures de la consolation, se couronne d’une riante verdure ; tel est le spectacle vivant et enchanteur que regarde avec complaisance l’œil trop pur pour voir l’iniquité.
Mais mes forces m’abandonnent, je me livre silencieusement à la douce rêverie dans laquelle m’ont conduit ces réflexions, sans pouvoir décrire les sentimens qui ont porté le calme dans mon ame, lorsque, observant le lever du soleil, une douce rosée coulant à travers les feuilles des arbres voisins, sembloit tomber sur mes esprits abatus, mais tranquiles, et venir rafraîchir un cœur brûlé par des passions que la raison s’efforçoit de vaincre.