Page:Mary Wollstonecraft - Défense des droits des femmes (1792).djvu/355

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(311)

dans ma bouche le langage persuasif de la raison, pour que j’éveille mon sexe, et le fasse sortir de ces lits somptueux, préparés par la molesse, où les Femmes nonchalemment couchées, dissipent, à plaisir dans le sommeil de l’indolence, le tems précieux de leur vie !

En parlant de l’association de nos idées, j’ai remarqué deux modes distincts ; et en définissant la modestie, je crois également à propos de distinguer cette pureté d’ame qu’on peut regarder comme l’effet de la chasteté, d’avec cette simplicité de caractère qui nous conduit à nous former une juste opinion de nous-mêmes, également éloignée de la vanité et de la présomption, quoiqu’elle ne soit en aucune manière incompatible avec la conscience, fière du sentiment de sa propre dignité. La modestie est, dans le dernier sens que j’attache à ce mot, cette sobriété de jugement qui enseigne à un homme à ne pas s’estimer plus qu’il ne doit le faire, et il faut la distinguer soigneusement de l’humilité, parce que l’humilité n’offre qu’une sorte de dégradation volontaire.

Un homme modeste conçoit souvent un