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mes paroissent par-tout un défaut dans la nature ? Est-il surprenant, quand nous considérons l’effet déterminé de l’association prématurée d’idées sur le caractère, qu’elles négligent leur raison, et tournent tous leurs soins sur leur personne ?

Les considérations suivantes feront sentir aisément les grands avantages, qui sont le résultat naturel de l’attention à enrichir l’ame de connoissances. L’association de nos idées est ou habituelle ou instantanée, et le dernier mode semble plutôt dépendre de la température originelle de l’intelligence, que de la volonté. Quand nous avons une fois recueilli des idées et des matières de fait, ces provisions restent emmagasinées par l’usage, jusqu’à ce que quelque circonstance fortuite fasse pénétrer dans notre jugement, avec une force propre à l’éclairer, l’instruction reçue successivement à différens pé-

    de son mari qui n’en mérite aucune ; mère et veuve, on ne lui permettra pas d’avantage de sortir du cercle étroit des soins domestiques ; si elle est riche, elle aura tout au plus le privilège de se passer d’intendant et d’être sa première femme-de-charge ! C’est bien la peine de se rendre capables de grandes choses pour nous voir éternellement condamnées à n’en faire que de petites !