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Je serois pourtant fâchée qu’eu égard à ma qualité de Femme, mes lecteurs supposassent que je veux agiter avec violence ; la question en litige sur l’égalité ou l’infériorité de mon sexe : Néanmoins, puisque ce sujet se trouve sur mon chemin, et que je ne saurois éviter de le traiter sans exposer l’intention de mes raisonnemens à être mal saisie, je vais m’y arrêter un instant pour en dire en peu de mots mon opinion. — On remarque en effet que dans l’ordonnance du monde physique, la femelle est inférieure au mâle. Le mâle presse ; la femelle cède. — Telle est la loi de la nature, et il ne paroît pas qu’elle doive être suspendue ou abrogée en faveur de la Femme. Cette supériorité physique est incontestable. — C’est même une prérogative brillante ! mais, non content de cette prééminence naturelle, l’homme essaye de nous abaisser encore davantage, uniquement pour nous rendre les objets attrayans d’un quart-d’heure d’attention ; et les Femmes énivrées des adorations que