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les Femmes, à quelques exceptions près, ne veulent qu’inspirer de l’amour, tandis qu’elles devraient nourrir une plus noble ambition, et s’attirer le respect par les qualités du cœur et de l’esprit.

Je ne puis donc passer sous silence, dans un traité sur les droits et les devoirs des Femmes, les ouvrages particulièrement consacrés à leur perfectionnement ; sur-tout quand je démontre d’une manière directe que ces faux raffinements n’ont fait qu’affaiblir les âmes des Femmes, et que les livres composés pour leur instruction, par des hommes de génie, ont eu le même effet que les productions les plus frivoles ; qu’enfin, nous n’y sommes regardées dans le vrai style du Mahométisme, que comme des femelles, et non comme une partie de l’espèce humaine ; tandis qu’il est pourtant reconnu que c’est la raison seule, susceptible de perfectionnement, qui élève l’homme au-dessus de la brute, et a mis le sceptre de la nature dans ses faibles mains.