Page:Mary Wollstonecraft - Défense des droits des femmes (1792).djvu/26

Cette page a été validée par deux contributeurs.
(2)

rentes causes, émanées toutes d’une première, qu’on va bientôt reconnaître. Dans le fait, la conduite et les manières des Femmes prouvent que leurs âmes ne sont pas dans un état de santé morale. Je les comparerais volontiers aux fleurs doubles, dont on sacrifie la force et l’utilité à la beauté, en les plantant dans un sol trop gras où leurs feuilles épanouies, après avoir amusé quelque-temps les regards d’un possesseur capricieux, se sèchent sur la tige sans attirer l’attention, long-temps avant la saison qui devait les voir arriver à une maturité féconde. — J’attribue, en grande partie, ce luxe stérile au système faux d’éducation emprunté des livres écrits sur ce sujet, par des hommes, qui, considérant les femmes plutôt comme les instruments de plaisirs de l’autre sexe, que comme des créatures humaines, ont aussi été plus jaloux d’en faire des maîtresses charmantes que des épouses raisonnables : Avouons que cet hommage spécieux nous a fasciné l’esprit, au point qu’aujourd’hui