Page:Mary Wollstonecraft - Défense des droits des femmes (1792).djvu/257

Cette page a été validée par deux contributeurs.
(217)

distance de votre personne ; mais, dans votre sévérité, mettez de la modestie et non du caprice ; qu’il vous voye réservée, et non pas fantasque ; gardez, qu’en ménageant son amour, vous ne le fassiez douter du vôtre. Faites-vous chérir par vos faveurs, et respecter par vos refus ; qu’il honore la chasteté de sa Femme, sans avoir à se plaindre de sa froideur.

» C’est ainsi, mon enfant, qu’il vous donnera sa confiance, qu’il écoutera vos avis, qu’il vous consultera dans ses affaires, et ne résoudra rien sans en délibérer avec vous. C’est ainsi que vous pouvez le rappeler à la sagesse, quand il s’égare ; le ramener par une douce persuasion, vous rendre aimable pour vous rendre utile ; employer la coquetterie aux intérêts de la vertu, et l’amour au profit de la raison. »

Je terminerai mes extraits par la peinture, fidèle d’un couple heureux.

« Ne croyez pas, avec tout cela, que cet art même puisse vous servir toujours. Quelque précaution qu’on puisse prendre, la jouissance use les plaisirs, et