Page:Mary Wollstonecraft - Défense des droits des femmes (1792).djvu/250

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(210)

mes, elle doivent recevoir la décision des pères et des maris comme celle de l’Église.

» Puisque l’autorité doit régler la religions des Femmes, il ne s’agit pas tant de leur expliquer les raisons qu’on a de croire, que de leur exposer nettement ce qu’on croit : car la foi qu’on donne à des idées obscures, est la première source du fanatisme, et celle qu’on exige pour des choses absurdes, mène à la folie ou à l’incrédulité. Je ne sais à quoi nos cathéchismes porent le plus, d’être impie ou fanatique, mais je sais bien qu’ils font nécessairement l’un ou l’autre.

Il semble qu’il doive se trouver quelque part une autorité absolue, et que personne

    sauroit tirer de son erreur par le raisonnement une personne supposée trop ignorante pour le saisir ; et lui persuader de renoncer à un préjugé, pour en embrasser un autre, n’est pas donner de l’assiète à ses idées. Dans le fait, il est possible que le marie n’ait aucune religion à lui enseigner, quoiqu’indépendamment des considérations de ce monde, elle en ait grand besoin dans cette situation, pour soutenir sa vertu.