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rendre agréable à son maître. — Puisque c’est là le grand but de son existence[1]. Cependant, pour conserver une fausse dignité aux plaisirs de l’amour, il veut que l’homme ne déploye pas sa force, mais dépende de la volonté de la Femme, quand il recherche ces plaisirs auprès d’elle.

« Voici donc une troisième conséquence de la constitution des sexes ; c’est que le plus fort soit le maître en apparence, et dépende en effet du plus foible ; et cela, non par un frivole usage de galanterie, ni par une orgueileuse générosité de protecteur, mais par une invariable loi de la nature, qui, donnant à la Femme plus de facilité d’exciter les désirs, qu’à l’homme de les satisfaire, fait dépendre celui-ci, malgré qu’il en ait, du bon plaisir de l’autre, et le contraint de chercher à son tour à lui plaire, pour obtenir qu’elle consente à le laisser être le plus fort[2]. Alors, ce qu’il y a de plus

  1. Ce passage a été déjà cité plus haut.
  2. Quelle déraison !