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à leurs ornemens, cette aisance qu’on découvre rarement dans les Femmes qui ne se parent que par goût pour la parure. Dans le fait, l’observation relative à la classe intermédiaire, où les talens ont plus de facilité à se développer, ne s’étend point aux Femmes ; car celles d’un rang supérieur, en prennant au moins quelques légères connoissances en littérature, en conversant davantage avec les hommes, sur des sujets d’un intérêt général, acquièrent plus de savoir que les Femmes qui singent leurs manières sans participer aux mêmes avantages. Quant à la vertu, dans le sens collectif, c’est dans la basse classe que j’en ai vu le plus. Une infinité de pauvres Femmes entretiennent leurs enfans à la sueur de leur front ; elles réunissent et maintiennent des familles que les vices des pères auroient dispersées. Les Femmes d’un certain rang sont trop indolentes pour être vertueuses ; elles sont plutôt ammolies que polies par la civilisation. En vérité, le bon-sens que j’ai rencontré chez de pauvres Femmes qui n’avoient eu que peu d’éducation, et dont cependant la conduite étoit héroïque, m’a