seule passion entretenue dans son cœur. Bien plus, l’honneur d’une Femme ne dépend pas même de sa propre volonté.
Quand Richardson[1] a fait reprocher par Clarisse à Lovelace de lui avoir enlevé son honneur, il falloit qu’il eut des notions bien étranges de l’honneur et de la vertu ; car, quoi de plus déplorable, que la condition d’un être qui peut se voir dégradé sans y avoir consenti ! J’ai entendu justifier cet excès de rigueur, présenté comme une erreur salutaire ; je réponds avec Leibnitz : — Les erreurs souvent sont utiles ; mais c’est ordinairement pour remédier à d’autres erreurs.
La plupart des maux de la vie proviennent d’un désir immodéré de jouir du présent qui se devance lui-même : l’obéissance qu’on exige des Femmes dans l’état de mariage, rentre dans ce calcul. L’esprit affoibli par la dépendance de l’autorité, n’exerce jamais ses propres
- ↑ Le docteur Young soutient la même opinion dans ses drames, quand il parle de l’infortune qui se dérobe à la clarté du jour.