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de la main gauche, et que l’homme doit être légalement obligé d’entretenir la Femme et ses enfans, à moins que l’adultère, qui est un divorce naturel, ne l’affranchisse de ce devoir. Cette loi doit subsister aussi long-tems que la foiblesse des Femmes pourra faire employer le mot séduction, pour servir d’excuse à leur fragilité et au défaut de principes, et mêmes, tant qu’elles dépendront des hommes pour leur subsistance, au lieu de se la procurer par leurs propres moyens. Cependant, ces Femmes ne doivent pas porter le nom d’épouses : ce seroit subvertir le véritable but du mariage, ainsi que toutes des affections délicieuses que produite la fidélité personnelle, et qui sanctifient le nœud de l’hymen. Quand l’amour ni l’amitié n’unissent plus les cœurs, il est sur le point d’être dissous par l’égoïsme. La Femme qui reste fidelle au père de ses enfans, commande le respect et ne doit pas être traitée comme une prostituée ; enfin, je soutient que s’il est nécessaire que l’homme vivent ensemble pour élever leurs enfans, il n’a jamais pu être dans l’intention de