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habitans de l’Afrique, il est évident que, dans cette contrée, les hommes accoutumés à la polygamie, sont énervés par l’usage de plusieurs Femmes, et par conséquent moins vigoureux : les Femmes au contraire y sont d’une constitution plus ardente, non-seulement à cause de la plus grande irritabilité de leurs nerfs, de leur organisation plus sensible, et de la plus grande vivacité de l’imagination ; mais parce qu’elles sont privées dans l’union conjugale de cette portion d’amour physique qu’elles auroient toute entière dans l’état de monogamie : il s’ensuit que la plus grande partie des enfans sont du sexe de la mère ».

« Il a été prouvé en Europe, par les tables les plus exactes de mortalité, que la proportion des hommes aux Femmes est presque égale, ou que, s’il y a quelque différence, c’est que le nombre des mâles l’emporte sur celui des femelles dans la proportion de cent-cinq à cent ».

On ne voit donc pas la nécessité de la polygamie ; cependant, lorsqu’un homme séduit une Femme, je pense que cela doit être regardé comme un mariage