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tion physique, et un argument plausible pour un usage qui flétrit les vertus domestiques ; c’est un fait bien constaté que, dans les pays où cette coutume a lieu, il naît plus de Femmes que d’hommes : ceci semble une indication de la nature à laquelle doivent, sans doute, se soumettre les spéculations de la raison ; on peut en tirer une conclusion qui se présente d’elle-même : si la polygamie est nécessaire, la Femme est faite pour l’homme, et doit lui être inférieure.

Nous ignorons absolument le mystère de la formation du fétus dans la matrice ; mais il me semble qu’une cause accidentelle et physique peut expliquer le phénomène dont je viens de parler, et prouver qu’il ne tient point à une loi de la nature. Le voyage de Forster dans les îles de la mer du Sud, va me fournir quelques observations qui développeront mon opinion. Après avoir remarqué que parmi les animaux, et entre les deux sexes, la constitution la plus vigoureuse et les plus chaude prévaut toujours et produit son espèce, il ajoute : « Si l’on applique cette observation aux