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car sûrement, Monsieur, vous ne prétendez pas qu’un devoir qui n’est point fondé sur la raison puisse être obligatoire ? Si le sort auquel vous avez condamné les Femmes est en effet leur destination, la raison doit vous en fournir des preuves : cédant à cette puissance auguste, plus elles acquerront d’intelligence, plus elles seront dociles et attachées à leurs devoirs, — qu’elles connoîtront. En effet, car à moins quelles ne les connoissent, à moins que leurs mœurs ne soient établies sur les mêmes principes immuables que celles des hommes, il n’est point d’autorité qui les puisse obliger à s’en acquitter d’une manière vertueuse, et autrement elles seroient des esclaves commodes ; mais l’esclavage auroit son effet infaillible de dégrader le maître et l’objet avili par la dépendance.

Mais si les Femmes doivent être