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conséquemment il tint le plus haut rang parmi les rois. En outre, dit son historien, il surpassoit tous ses courtisans par la beauté majestueuse de ses traits ; le son de sa voix noble et affectueuse gagnoit les cœurs qu’intimidoit sa présence : il avoit un port, une démarche, qui ne convenoient qu’à lui et à son rang, et qui auroient été ridicules dans tout autre. L’embarras de ceux qui lui parloient, flattoit la secrette satisfaction avec laquelle il sentoit sa propre supériorité. — Ces frivoles avantages, étayés de son rang et sans doute aussi de quelques autres talens et de quelques vertus qui semblent toute fois n’avoir pas été fort au-dessus de la médiocrité, établirent ce prince dans l’estime de son siècle, et lui ont ménagé, même dans la postérité, un tribut assez considérable de respect pour sa mémoire. De son tems, et en sa présence, aucune autre vertu ne pouvoit soutenir la concurrence de ses qualités personnelles ; elles éclipsoient tout : la science, l’habileté, la valeur, la bienfaisance.

De même une Femme « ainsi complette en elle-même », change tellement la nature