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Mais rejettons les déclamations, quand la raison nous offre sa lumière. Si les Femmes sont des créatures raisonnables, ne les traitez point en esclaves ; en les associant à l’homme, ne les traitez point comme les bêtes qui sont dans sa dépendance ; cultivez leur entendement, donnez-leur des principes ; qu’elles acquièrent la conscience de leur dignité, en éprouvant qu’elles ne dépendent que l’être suprême ; au lieu de leur faire une morale particulière pour les rendre plus agréables, enseignez-leur, comme aux hommes, à se soumettre à la nécessité.

Peut-être l’expérience prouvera-t-elle qu’elles ne peuvent atteindre au même dégré de force d’esprit, de persévérance, de courage ; mais que leurs vertus soient spécifiquement les mêmes que celles des : des hommes, dussent-elles les avoir à un degré inférieur ; la supériorité de l’homme sera tout aussi évidente, si elle ne l’est davantage, et la vérité qui est une, et qui n’est susceptible d’aucune modification, sera commune à tous. L’ordre actuel des choses ne sera pas même dérangé, les Femmes auront seulement le rang que