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par un effort excentrique, se sont élevées au-dessus de leur sexe, étoient des esprits mâles qui, par quelques méprises, se sont trouvés renfermés dans un corps féminin ; mais si cette conjecture n’est pas philosophiquement admissible, il faut que l’infériorité du sexe tienne à ses organes, ou au partage inégal de ce feu céleste qui anime notre argile.

Toutefois, en évitant toute comparaison directe entre les deux sexes, comme je l’ai fait jusqu’à présent, ou en reconnoissant de bonne foi l’infériorité des Femmes selon la manière actuelle de voir les choses ; j’insiste sur ce que les hommes ont accru cette infériorité au point de placer les Femmes presque hors de la ligne des créatures raisonnables. Laissez-leur assez de marge pour développer leurs facultés, pour renforcer leurs vertus, alors vous déterminerez la place qu’elles doivent occuper dans l’échelle des êtres ; je parle du sexe en général ; n’oublions pas qu’il est un petit nombre de Femmes distinguées qui n’ont pas besoin qu’on leur assigne une place ; elles sauront bien se la donner.