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au sexe en général ne produit que l’affectation ; s’il s’oppose au perfectionnement, à l’amélioration du caractère, je ne vois pas ce que gagne le sexe à sacrifier de solides vertus pour des grâces superficielles, quoiqu’elles puissent lui procurer quelques années d’un empire absolu.

Comme philosophe, je lis avec indignation les epithètes que les hommes emploient pour adoucir leurs insultes ; comme moraliste, je demande ce que signifie l’assemblage incohérent de jolis défauts, aimaibles foiblesses, etc. ? S’il n’existe de criterium, de type morale que pour les hommes, la Femme n’est qu’un être équivoque ; elle n’a, ni l’instinct toujours sûr des brutes, ni les directions de la raison. Faite pour être aimée, elle ne peut prétendre au respect sans se dénaturer, et sans être rejettée de la société, comme empiétant sur les droits de l’autre sexe.

Mais, pour considérer le sujet que nous traitons sous un autre point de vue, est-il vrai que ces Femmes, d’une indolence passive, soient les meilleures épouses ? pourvue pas nous écarter du temps présent montrez-nous comment ces foibles