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soumis de la dépendance, l’appui de la faiblesse, qui aime, parce qu’elle a besoin de protection, et qui pardonne, parce qu’elle est réduite à endurer patiemment les injustices qu’elle n’ose repousser, et sous l’oppression desquelles elle sourit encore, pour adoucir son tyran. De quelqu’abjection que ce tableau présente l’idée, c’est pourtant celui d’une Femme accomplie, du moins à s’en raporter à l’opinion de ces sophistes à deux balances, aux yeux de qui le mérite de la Femme doit être autre que celui de l’homme. Quelquefois, cependant, ils replacent charitablement la côte[1] enlevée, et font de l’homme et de la Femme un seul être moral ; sans oublier de donner à celle-ci tous les charmes de la soumission.

On ne nous parle point du Choix d’un état pour les Femmes, abstraction faite du mariage. Quoique tous les moralistes ayent reconnu que le systême de la vie semble démontrer que l’homme est préparé par diverses circonstances à prendre un état, ils veulent que la Femme ne s’oc-

  1. Voyez Rousseau, Swedenborg.