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solitaire avec leurs yeux languissamment entr’ouverts ; puis, tout à coup, elles se mettent à rire d’une façon engageante et jettent de petits cris joyeux. Quelques autres, dont le corps est visible sous un tissu transparent, se balancent en marchant et jouent avec des perroquets qu’elles posent sur leurs têtes, tandis que leurs compagnes, plus audacieuses, dénouent leurs ceintures et laissent tomber le peu de vêtements qui les couvrent ; la minute d’après, se ravisant, comme honteuses, elles rajustent leur toilette avec des poses provoquantes. Plusieurs enfin, étendues à terre, enroulées comme de jeunes panthères, paraissent implorer du Bôdhisattva une victoire facile.

Nous adoucissons le tableau, et nous renvoyons les lecteurs curieux au Lalita-vistara, qui, pour faire ressortir la vertu du maître, ne ménage pas le réalisme.

Un autre que le futur Bouddha perdrait la tête ; mais lui n’est pas moins calme au milieu de ces nymphes enchanteresses que devant les hideux démons. Le sérail, il est vrai, l’a familiarisé avec les coquetteries féminines. Non contentes de montrer leurs charmes, ces demoiselles s’avisent de parler, et, entourant l’ermite : « Tu ne vois donc pas notre beauté, notre