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des bonnes œuvres du Bôdhisattva. Puis, la malicieuse déesse tordant sa longue chevelure, il en jaillit un flot qui renverse toute l’armée de Mâra. Ces démons, tout à l’heure si audacieux, se sauvent en tous sens, pareils à des oiseaux qui voient la forêt embrasée au souffle du vent.

Mais le roi des enfers ne se tient pas pour battu ; il a son corps de réserve, plus redoutable, à lui seul, que tout le reste.

S’il résiste à la violence, Siddhârtha doit succomber aux caresses. « À moi mes filles ! » dit Mâra d’une voix qui retentit jusqu’au fond des enfers ; et les Apsaras obéissantes s’élancent vers Bôdhimanda, pour montrer au sage les trente-deux magies des femmes. On pourrait croire qu’il y en a davantage, et les Indiens, si prodigues de nombres, semblent ici bien parcimonieux.

L’attaque est vive, mais le coup d’œil est agréable. Ces demoiselles ont la grande habitude de seconder leur père, et connaissent à merveille tous les secrets du métier. Les unes s’avancent le visage à demi voilé, les yeux hypocritement baissés ; les autres montrent hardiment leur beau sein, et, feignant de bâiller, étendent les bras pour laisser voir la fossette de leur coude. Quelques-unes regardent le