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enfers ne passent pas pour le séjour de la paix et de l’harmonie ; là, plus de discussion calme et digne comme au Touchita, où chacun parlait à son tour, et écoutait poliment son adversaire. Les opinions les plus diverses sont en présence ; on gesticule, on crie, on s’injurie. N’est-ce pas aussi le lot des assemblées de la terre ? La droite soutient que jamais on ne pourra remuer un seul cheveu de celui qui a la sagesse. La gauche, qui ne manque pas d’assurance, prétend qu’elle saura le réduire en poudre. Les mauvais l’emportent sur les bons, et il est décidé qu’on marchera contre cet orgueilleux, qui ose braver la plus grande puissance du monde.

L’épouvantable armée remplit la plus grande partie de l’espace. En tête s’avance fièrement Mâra, monté sur l’éléphant Girimêkhala et tenant une épée à mille tranchants. Derrière lui vient son état-major aux têtes de chameaux, de tigres, de marsouins, de crapauds et de vampires ; les uns brandissent un arbre en guise de massue ; les autres ont le poil hérissé d’aiguilles ou le corps enduit de venin ; quelques-uns n’ont pas de tête, d’autres en ont plus de mille, qui lancent les éclairs et la foudre. Une pluie de sable, de flèches et de cuivre brûlant obscurcit l’atmosphère.