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le premier voyageur venu. « La délicieuse contrée, dit-il à ses disciples, qu’il fait bon y demeurer ! arrêtons ici nos pas. »

Et là, dans ces lieux si riants, il cherche la voie qui le conduira enfin à la perfection. Va-t-il imiter les philosophes Tirthikas dans leurs mortifications[1] ? Se vêtir d’écorces, dormir dans l’eau ou la tête appuyée sur une pointe, se rationner à un grain de riz par jour ou manger ce qui a été mordu par les oies ; se flageller quand les sens parlent trop haut ou se placer le corps entre quatre feux et la tête exposée aux rayons d’un soleil ardent[2] ?

Ces hommes, pensa le Bôdhisattva, ne connaissent pas la véritable doctrine, et toutes leurs pénitences sont inutiles, mais la mortification est par elle-même une bonne chose. Et, pendant six ans, retiré dans la forêt d’Ourouvilva, il se livra aux austérités les plus terribles. Il arriva à ne manger chaque jour qu’un grain de kola[3] ou de sésame que ses disciples lui présentaient respectueusement. Ce régime peu substantiel lui réussit assez mal. Il nous

  1. V. l’Index.
  2. Pénitence appelée pantchatapas, encore usitée aujourd’hui dans l’Inde.
  3. L’arbre aux jujubes.