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tience, prêt à dévorer l’espace[1]. Le fugitif s’élance sur ce bel animal, dont les dieux ont prudemment enveloppé les sabots. Tout dort dans Kapila, depuis les sentinelles jusqu’aux perroquets appesantis sur leurs perchoirs ; les portes des remparts s’ouvrent par enchantement ; bientôt Tchandaka et son maître sont en liberté dans la campagne. Là, sur le sommet d’une montagne qui domine la ville, le prince s’arrête un instant. Les tours, les palais, les monuments se dressent au milieu d’une nuit claire. Le sage contemple avec émotion ce royaume et ces richesses, qu’il vient de sacrifier à sa charité pour tous les êtres :

« Ô cité de Kapila, s’écrie-t-il, je ne rentrerai pas dans tes murs avant d’avoir atteint l’Intelligence suprême, et, quand tu me reverras, au lieu d’être plongée dans le sommeil, tu seras debout, prête à écouter les enseignements de la loi. »

Kantaka ne marche pas, il vole ; lancé comme une flèche, il passe au pied de l’Himâlaya, et traverse successivement les royaumes de Kapila, de Sravasti et de

  1. Kantaka, selon la légende, mesurait dix-huit coudées de la tête à la queue, et sa hauteur était en proportion.