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infranchissables ! Le chapelain distingua une jeune fille nommée Gôpâ ; c’était la fille du seigneur Dandapâni, de la famille des Sâkyas. En lisant la liste écrite par Siddhârtha, elle s’écria avec plus de naïveté que de modestie : « Grand Brahmane, j’ai en moi toutes ces qualités ! » Une demoiselle de notre temps se fût sans doute contentée de penser ce que Gôpâ avouait tout haut.

Après avoir entendu le rapport du prêtre, le roi fit sonner les cloches dans la grande cité de Kapilavastou, et des hérauts parcoururent les places et les marchés, annonçant que, dans sept jours, le prince distribuerait des parures à toutes les jeunes filles de la ville. On pense bien que les demoiselles furent exactes au rendez-vous ; dans leur empressement, elles oublièrent certaine condition du programme, et, en cette occasion, le vêtement ne fut pas uniquement pour elles le voile de la pudeur. Rangées dans la grande salle du palais, sous les armes comme des soldats qui vont combattre, elles défilèrent devant Siddhârtha ; elles montaient tour à tour les degrés du trône où le fils du roi était assis, distribuant, d’un air gracieux, anneaux, bracelets et colliers. Malgré leur désir de plaire, elles furent