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comme une esclave ; qu’elle n’ait de passion ni pour la musique, ni pour la danse, ni pour les parfums ; comme une courtisane, qu’elle soit savante dans les rites prescrits par les Sâstras[1] ; mais qu’elle ne soit pas trop dévote et n’ait pas un goût immodéré pour les dieux et leurs fêtes. Qu’elle soit sans coquetterie, revêtue seulement du vêtement de la pudeur. Sans paresse, active dans sa maison, qu’elle dorme la dernière et soit la première levée. »

Ne retrouve-t-on pas dans ce portrait beaucoup de la femme forte de l’Écriture sainte ? Siddhârtha tenait aux qualités solides et ne se laissait pas séduire par la seule beauté.

Cette liste fut remise au Pourôhita ou prêtre domestique, sorte de chapelain, initié aux affaires des familles. Le Pourôhita alla de maison en maison, cherchant parmi les jeunes filles celle qui remplirait les vœux du prince. Qu’elle fût la fille d’un roi, d’un marchand ou d’un serviteur, peu importait la caste ; étrange innovation dans ce pays où l’orgueil avait établi entre les hommes des barrières

  1. Livres sacrés. L’instruction, dans l’Inde, était l’apanage exclusif des courtisanes.