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faire ; l’enfant grandissait, et il fallait désormais s’occuper de son éducation. On le conduisit chez Visvamitra, le célèbre professeur. « Quelle écriture vas-tu m’apprendre ? » demanda l’élève d’un ton railleur, et, avec volubilité, il énuméra soixante-quatre écritures, de la plupart desquelles le maître ignorait même l’existence. Le pauvre Visvamitra n’eut d’autre ressource que de se prosterner aux pieds de l’enfant et de confesser son ignorance. On juge qu’après cette expérience il ne fut plus question d’école ni de précepteur.

Un jour, le prince s’en alla à la campagne avec plusieurs de ses camarades. C’était pour les semailles du riz ; on donnait beaucoup d’éclat à cette fête ; paysans, nobles, tous, jusqu’au roi, dirigeaient une charrue et faisaient mine de labourer. Les femmes de service et les enfants s’étaient dispersés dans les champs pour mieux jouir de la fête. Siddhârtha resta seul à l’écart ; il s’assit les jambes croisées, sous un pommier rose[1], et, pour la première fois, il entra dans une méditation profonde. Des Richis, qui voyageaient dans les airs, arrivés à l’endroit où se tenait Bhagavat, furent con-

  1. Djambou.