une tendresse toute maternelle, et s’en occupait avec la plus grande sollicitude. On avait donné au prince trente-deux nourrices : huit pour l’allaiter, huit pour le porter, huit pour le faire jouer et huit pour le laver. En outre, quatre-vingt mille jeunes filles se tenaient prêtes à servir Siddhârtha, prévenant ses moindres désirs ; jamais nourrisson ne fut mieux soigné. Aussi la légende affirme qu’il avait déjà la force d’un millier d’éléphants quand il tétait encore ses nourrices.
Pour obéir à une coutume antique, l’enfant devait être solennellement présenté au temple. Ce jour-là Gautamî le para elle-même des plus beaux atours. — Mère, où me conduis-tu ? demanda Bhagavat. — Au temple des dieux, mon fils, répondit la tante. Un sourire dédaigneux effleura les lèvres de l’enfant ; néanmoins il se laissa faire. Le roi, tenant son fils dans ses bras, se rendit au temple, suivi des Brahmanes, des conseillers et de toute la noblesse du royaume. C’était un coup d’œil imposant ; les carrefours et les marchés étaient jonchés de fleurs ; les éléphants s’avançaient avec une pesanteur majestueuse ; les chars dorés, les armures des soldats, les parasols de soie, les étendards déployés, les bannières aux vives