timent étrange, pria le roi d’éloigner d’elle pages, eunuques et tout ce cortége qui l’importunait. Entourée seulement des compagnes de sa jeunesse, elle se rendit au pavillon des cygnes, se baigna dans l’eau parfumée, puis s’endormit sur une couche semée de fleurs, rêvant qu’un éléphant blanc était entré dans son sein. Le lendemain, elle fit venir des Brahmanes pour avoir l’explication d’un songe aussi extraordinaire. Ils lui répondirent qu’elle serait la mère d’un fils dont la naissance comblerait tous ses vœux. Cette nuit-là même, le Bouddha était descendu sur la terre ; aux yeux de Mâyâ, la réalité avait pris la forme du songe.
Ici il y aurait lieu à une controverse délicate. Jusqu’alors Mâyâ n’avait point eu d’enfants ; mais rien ne prouve qu’elle fût restée vierge, comme le prétend la tradition mongole, en désaccord avec les livres indiens. Auprès d’une épouse si belle, la flamme que les dieux avaient allumée dans le cœur de Souddhodana ne devait pas être étouffée, et, s’il faut en croire le Doulva tibétain, du haut du Touchita, le Bouddha put voir, dans un appartement reculé du palais, son père et sa mère qui pensaient à sa naissance. Mais ce même livre affirme que, pendant la