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douce au toucher comme un tissu de Katchalindi[1] ; ses bras fermes s’arrondissent comme l’arc-en-ciel, et ses jambes sont fines comme celles de l’antilope. C’est la perle des femmes, le vase d’élection digne de recevoir le premier des hommes. » Ce portrait, assez piquant dans la bouche d’un fils, enlève les suffrages, et la discussion est close.

Avant d’émigrer du Touchita, le Bôdhisattva[2] veut faire une dernière prédication aux dieux ; il leur énumère les cent huit portes de la loi, c’est-à-dire les vertus qui conduisent à la perfection. Cette fois on a laissé entrer les Apsaras, ces courtisanes du ciel, trop peu soucieuses de leur réputation, et elles pourront tirer grand profit de ces enseignements.

Cependant chacun se désole ; le Bouddha parti, le flambeau de la loi va s’éteindre au divin séjour. On supplie le maître de rester encore ; mais lui, inflexible, pose son diadème sur la tête de Maitreya, qui doit lui succéder un jour sur la terre, et qui attend encore. Sâkya-Mouni monte dans un char que soutiennent des millions

  1. V. l’Index.
  2. L’être prédestiné à être Bouddha, et qui n’a plus qu’une existence à passer sur la terre.