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roi Sinhahanou, c’est-à-dire « Mâchoire-de-lion. » C’était un rude jouteur, ce Sinhahanou, dont l’arc n’avait jamais pu être tendu, ni même soulevé par personne ; c’était aussi un père plein de sollicitude, et il a voulu distribuer lui-même aux messagers ses dernières instructions. « Qu’ils ne l’oublient pas ; la princesse doit posséder les soixante-quatre marques de perfection et les cinq grandes beautés de la femme. Surtout que sa race soit irréprochable. »

Les Brahmanes s’inclinent jusqu’à terre, et vont pour s’élancer sur leurs éléphants. « Encore un mot ! » leur crie Mâchoire-de-lion, avant de les laisser partir. « Ce n’est pas assez de la race et des perfections physiques ; la princesse doit observer les huit commandements et être accomplie dans toutes les vertus. Vierge pure et modeste, elle sera une épouse fidèle et dévouée. » Et, pour clore son discours, Sinhahanou jette au chef de l’ambassade une bourse pleine d’or. Excellente précaution, car la princesse ne sera pas facile à découvrir.

La caravane s’ébranle ; elle disparaît aux yeux du roi et des courtisans. Nous ne la suivrons pas dans ses pérégrinations à travers les petits royaumes qui divisaient l’Inde ; partout les ambassadeurs reçoivent le meilleur accueil, mais les princesses les mieux