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vie solitaire leur pesait fort ; ils n’avaient pu rester insensibles aux charmes de ces filles dévouées, compagnes de leur exil, mais elles étaient leurs sœurs ; pouvaient-ils songer à les épouser ? Tout leur mal venait de cette lutte soutenue contre la passion, et du chagrin de voir s’éteindre leur illustre race. « Consolez-vous, dit le Richi ; des princes bannis ne sont pas sujets aux mêmes lois que les autres hommes. D’ailleurs, les princesses n’étant pas nées de la même mère que vous, rien ne s’oppose à votre mariage. »

Les filles de Lot avaient agi plus légèrement encore avec le code naturel. Grâce au bon Richi, la morale fut sauvée et l’avenir de la colonie assuré. Les princes épousèrent leurs sœurs, et, de cette union féconde, sortit la grande race des Sâkyas, belle et puissante comme ces races émigrantes qui se sont développées librement loin des entraves de la civilisation.

Mais les jeux d’enfants et les méditations des ermites ne vont pas ensemble, et Kapila dut songer à quitter ses amis ; sur leur prière, il indiqua l’endroit où ils devaient bâtir une ville, qu’en souvenir du sage on appela Kapilavastou[1]. Ce fut la capitale d’un grand empire, et c’est là qu’après plusieurs siècles,

  1. V. l’Index.