Page:Mary Summer - Histoire du Bouddha Sakya-Mouni, 1874.djvu/182

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Kchêma[1] et la religieuse Outpala agitent doucement des éventails de feuilles de palmiers, pour sécher la sueur qui coule sur le visage du maître ; c’est l’unique soulagement qu’on puisse apporter à ses souffrances. Oh Djivaka ! que n’étiez-vous là avec votre science et votre dévouement !

Le mal semble faire trêve un instant ; sur un signe du Bouddha, chacun s’éloigne et le laisse seul avec Ananda. Il s’agit de régler le cérémonial des funérailles. Sâkya descend jusqu’aux plus minutieux détails, et parle de ces choses avec une tranquillité dédaigneuse. Ananda, suffoqué par les larmes, jure d’obéir aux volontés du sage ; puis, s’efforçant de raffermir sa voix, il fait un dernier appel aux lumières qui bientôt vont lui manquer. La pensée des femmes l’a troublé jadis et le trouble toujours. Ce directeur spirituel, trop adoré, dut passer sa vie à se défendre contre les entraînements dont il était la cause. Les religieuses, qui laissaient en paix Sâripoutra et Maudgalyâna, poursuivaient sans cesse Ananda ; il luttait, avec l’énergie d’un saint, contre ces ten-

  1. Femme de Bimbisâra, qui avait été convertie par le Bouddha et était religieuse de la main droite comme Outpala était religieuse de la main gauche.