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du maître, le dévot n’eut rien de plus pressé que de l’inviter à un repas somptueux. Les cuisiniers passèrent la nuit à préparer ce festin, pour lequel on avait mis à contribution toutes les recherches culinaires de l’époque. Les religieux firent honneur à la bonne chère ; ils n’étaient pas habitués à pareille fête ; quant au Bouddha, il mangea seulement d’un plat de porc au riz où les dieux avaient laissé tomber des assaisonnements célestes ; rien de plus délicieux ; mais aucune autre nourriture ne devait plus toucher les lèvres du maître.

La caravane venait à peine de prendre congé du généreux amphitryon lorsque Sâkya fut saisi d’une horrible indigestion.

Que de fois, à ce sujet, les Brahmanes ont essayé de jeter du ridicule sur le Bouddha, et lancé contre lui l’accusation de gourmandise !

C’était avec intention que le sage avait accepté ces souffrances vulgaires. En mangeant le mets indigeste servi chez Chounda, il savait qu’il allait au-devant de la mort ; il voulait, par son exemple, montrer une dernière fois aux hommes les misères du corps, et rabaisser la chair pour exalter l’esprit.

Malgré ses vives souffrances, le Boud-