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occasions, le chagrin était inutile et contraire aux principes du sage. Soumis à la loi du changement, l’homme doit se tenir prêt à quitter ce qui lui est le plus cher, comme un voyageur toujours disposé à partir.

Le Bouddha se mit en route pour la ville de Vaisali, où il avait donné rendez-vous à ses disciples. À peine arrivé, il tomba malade ; la vie errante était désormais au-dessus de ses forces. Il fit appel à son pouvoir surnaturel, et, par l’effet de sa propre volonté, il entra dans l’état calme, la nature froide[1], qui l’élevait au-dessus de la vie matérielle. Personne ne redoutait moins que lui la souffrance ; mais sa tâche n’était pas achevée, et il avait encore des instructions à donner aux disciples. Leur entrevue avec le maître empruntait aux circonstances un caractère solennel et touchant. Lorsque Sâkya monta les degrés de la chaire, faible, pâle, amaigri, plus semblable à un esprit du monde immortel qu’à un habitant de la terre, un douloureux murmure courut à travers l’assemblée. Dans une improvisation colorée, il annonça, presque gaiement, que la fin du drame serait bientôt arrivée,

  1. En sanskrit cîtibhâva.