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ces personnages pouvait sembler problématique. Rappeler leur souvenir était une manière habile de rendre plus solides les bases sur lesquelles s’appuyait la doctrine Bouddhique. Tous les Bouddhas étaient tenus de faire exactement la même chose, et les moindres circonstances de leur vie devaient se reproduire avec une exactitude rigoureuse. Les disciples de la main droite ou de la main gauche ayant toujours précédé dans le Nirvâna les Bouddhas auxquels ils étaient attachés, Sâripoutra et Maudgalyâna devaient donc, fatalement, mourir avant leur maître. Dans une sorte d’extase, Sâripoutra avait entrevu l’avenir : il savait qu’avant une semaine écoulée, il ne compterait plus parmi les hommes. Un soir, il remplit, pour la dernière fois, ses fonctions de disciple ; il étendit, avec un soin pieux, la natte et les coussins du sage ; sous la galerie de Djêtavana, témoin de tant d’heures paisibles et de si doux entretiens, il fit ses adieux à Sâkya-Mouni, et demanda la permission de retourner au pays natal, pour prêcher la loi à sa mère. Sept jours après, les restes du disciple étaient apportés avec pompe au monastère. Souriant à l’avenir, Sâripoutra s’était endormi du sommeil suprême, au milieu des siens.