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tion que le Bouddha vient de prononcer sur sa tête.

Le premier soin d’Adjâtasatrou fut de bannir du palais l’infâme qui lui avait donné de si perfides conseils ; il défendit même qu’on lui fît l’aumône. Le peuple, qui n’avait jamais beaucoup aimé Dêvadatta, ne demandait pas mieux. Le vase aux aumônes du religieux fut brisé par la foule.

Justement les cinq cents disciples du renégat, entraînés par l’éloquence de Sâripoutra, venaient de passer dans le camp des Bouddhistes. Un désespoir, voisin de la folie, s’empara de l’orgueilleux hérétique. « Soit, dit-il, tout le monde m’abandonne et me fuit avec horreur. Je sacrifierai ma vie, mais j’aurai celle de mon rival. »

Et la rage prêtant des forces à ce corps épuisé, le religieux partit pour le monastère de Djêtavana.

De pieux fidèles avaient déjà donné l’alarme. Les disciples frémissaient à l’idée de voir leur maître en présence de ce fou furieux ; mais lui, les rassurant : « Soyez tranquilles ; Dêvadatta ne verra seulement pas mon visage ; il n’entrera même pas ici ! »

La prédiction s’accomplit. Haletant,