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disparaître l’objet d’un coupable caprice. Heureusement la vérité se fit jour. Pris de boisson, les assassins se dénoncèrent les uns les autres ; ils furent jugés et condamnés à être enterrés vivants.

Au milieu de ces vicissitudes, où son honneur et sa vie étaient en jeu, Sâkya gardait un visage calme, et contait tranquillement à ses disciples que les calomnies présentes étaient la punition d’une faute passée. Jadis, il s’était enivré, et, dans cet état, il avait insulté et battu un pieux ermite.

Sans doute il restait encore au Bouddha d’autres péchés à expier, car ses épreuves n’étaient pas finies ; le toit du monastère abritait un ennemi pire que les Brahmanes, et résolu à tout pour le perdre : c’était Dêvadatta, le religieux morose et jaloux, que nous avons déjà présenté au lecteur.

On vantait partout Anirouddha, Sâripoutra, Maudgalyâna, Ananda ; mais personne n’avait jamais fait le moindre éloge de Dêvadatta. Il en conçut un ressentiment profond ; sa colère couva près d’un demi-siècle ; elle éclata sous un prétexte frivole, et le religieux, se séparant ouvertement des doctrines Bouddhistes, partit pour Râdjagriha, où il fonda un couvent