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pline et l’orgueil ; c’est attirer sur sa tête la haine et la vengeance.

Malgré son calme apparent, qui ne se démentait jamais, Sâkya dut souffrir de se voir à la fois calomnié, trahi par ses adversaires et ses proches.

Les hérétiques de Srâvasti ne se tinrent pas pour battus ; ils ourdirent un nouveau complot plus noir que le premier. Il se trouva encore une femme pour venir témoigner contre le sage qui approchait de la vieillesse, et dont la jeunesse s’était si chastement écoulée. Soundarî jura qu’elle avait passé une nuit dans la cellule du Bouddha. Rien n’était plus invraisemblable ; mais cette calomnie fit son chemin peu à peu. Quand elle fut suffisamment répandue, les hérétiques gagèrent de misérables sbires pour assassiner Soundarî, et jeter son corps dans un bûcher dépendant du monastère de Djêtavana. Puis, feignant l’inquiétude au sujet de leur victime, les Brahmanes la firent chercher partout ; ils savaient trop bien où la découvrir. Le cadavre fut porté à travers les rues, au milieu d’une population stupéfaite, prête à accuser d’un crime celui qu’elle vénérait la veille.

Le roi ordonna une enquête : il semblait prouvé que le Bouddha avait voulu faire