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Le démon Mâra, toujours aux aguets, essaya de tenter le fils, comme autrefois il avait voulu séduire le père. Une nuit, la veille de l’ordination de Rahoula, le Bouddha ne pouvait dormir : son esprit inquiet devinait les assauts que subissait son fils. Il se leva pour prêcher l’humilité au jeune orgueilleux. Le lendemain, le novice prononçait avec ferveur les vœux monastiques, ne songeant à sa naissance que pour s’en rendre digne par ses vertus ; et le démon n’osa plus jamais venir murmurer à son oreille.

Vers cette époque, Ananda prit la direction matérielle de la communauté. Par son entremise, les ordres du Bouddha étaient communiqués à l’assemblée des fidèles, et les visiteurs qui sollicitaient des audiences étaient introduits près du sage. Le disciple se dévoua tout entier à ces nouvelles fonctions ; il jouissait de la confiance du maître ; rarement on vit un lien plus étroit que celui qui unit ces deux âmes : l’une si tendre et si impressionnable, l’autre si forte et si sereine.

Le Bouddha avait besoin de trouver autour de lui des compensations. Si brillante au début, sa carrière religieuse s’assombrissait. Commander aux hommes, c’est lutter chaque jour contre l’indisci-