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il venait chercher, à l’ombre des forêts, l’oubli des disputes du monde. Il avait toujours aimé la retraite, et pensé que l’homme y acquiert un puissant empire sur lui-même ; n’étant plus distrait par les objets extérieurs, le champ des réflexions sérieuses et des méditations profondes s’ouvre sans limites devant lui.

Durant cet exil volontaire, le Bouddha prit plaisir à s’entretenir avec des agriculteurs ; il se sentait attiré vers ces hommes simples que leurs travaux rapprochent de la nature. « Et moi aussi, » leur disait-il, « je suis un vrai laboureur, pourvu de tous les instruments nécessaires à la culture de l’âme. »

Ces jours de retraite ne furent pas perdus pour le bien, et le solitaire avait fait de nombreuses conquêtes spirituelles, lorsque ses disciples vinrent le prier de retourner parmi eux. Il rentra à Djêtavana, et, sans faire d’allusion au passé, pardonna à tous les coupables.

Une importante cérémonie se préparait au monastère : Rahoula allait recevoir les ordres religieux. L’enfant, envoyé jadis vers son père, avait alors vingt ans. Naissance, beauté, intelligence, le novice possédait tous les dons, et il aurait pu être fier, si c’était permis à une créature humaine.