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tour ; ils gardèrent le silence, et, semblables à des béliers noirs dont on aurait coupé les cornes, ils s’enfuirent, pour cacher leur honte, dans les solitudes de l’Himâlaya. Leur chef Pourâna s’attacha au cou une jarre pleine de sable et se précipita dans un étang, où il trouva la mort.

Cet éclatant triomphe accrut la renommée du Bouddha et la jalousie des Brahmanes. Ce qu’ils pardonnaient le moins, c’était de voir les offrandes des fidèles passer en d’autres mains que les leurs. Un détestable complot fut tramé pour détruire le prestige de sainteté du maître, et le perdre à jamais dans l’esprit du peuple. Une femme de mauvaises mœurs fut gagnée par les Brahmanes ; elle s’en alla partout raconter que le sage avait abusé d’elle. Elle eut l’impudence de se rendre à Djêtavana, et de réclamer au Bouddha un dédommagement, affirmant qu’il l’avait rendue mère. Mais, tandis qu’elle parlait, deux souris rongèrent le ruban qui nouait un oreiller attaché sur son ventre, pour simuler la grossesse. Cette chute inopinée prouva l’innocence du Bouddha et remplit ses ennemis de confusion.

Du reste, la vertu de Sâkya n’en était plus à redouter les épreuves, et le maître