Page:Mary Summer - Histoire du Bouddha Sakya-Mouni, 1874.djvu/155

Cette page a été validée par deux contributeurs.

consenti à voir le Bouddha, et était fort irritée de l’ascendant qu’il exerçait sur son mari. On la conduisit, par surprise, au monastère de Vênouvana, et Sâkya-Mouni se servit avec succès du procédé qui avait réussi pour la religieuse. Cette reine adulée, extrême dans tous ses sentiments, descendit du trône pour se faire religieuse. Elle devint, parmi les femmes, disciple de la main droite, faveur que lui valurent ses mérites passés plutôt que son illustre naissance.

Selon toute vraisemblance, ce fut à quelques pas de Djêtavana que s’éleva le premier couvent de femmes Bouddhistes. Au viie siècle, Hiouen-Thsang vit une tour penchée, dernier vestige du Vihâra que dirigeait Gautamî.

Le Bouddha vécut ainsi en famille, dans des conditions singulières, voyant chaque jour sa mère et sa femme, les traitant avec une familiarité affectueuse, mais recevant, en échange, le respect qu’on doit à un religieux et à un supérieur. Si une expression de regret monta parfois aux lèvres de Gôpâ, nul n’en sut jamais rien. L’âme s’échappa enfin de ce corps, dont tous les liens terrestres avaient été brisés. Entourée d’un mari et d’un fils, qui l’appelaient « ma sœur, » la religieuse