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presser autour d’Ananda, le Bouddha eût peut-être augmenté le nombre des lois imposées aux religieuses. En apprenant la victoire remportée par le jeune ascète, la joie des femmes éclata, puérile et extravagante ; les unes voulaient toucher le bas de la robe d’Ananda, les autres baisaient ses mains avec transport.

Que la reconnaissance pour de pareils avocats est dangereuse ! Ananda passa, sans s’en douter, auprès de terribles écueils ; plus d’une passion, chaste ou brûlante, naquit et mourut dans le silence du cloître, sans avoir même été soupçonnée par celui qui en était l’objet.

On dit que le démon Mâra considéra l’entrée des femmes en religion comme un dédommagement de l’échec qu’il avait subi à Bôdhimanda ; il espérait trouver son compte dans ces enthousiasmes mystiques, qui peuvent mener aussi loin que les surprises de la chair.

La fondation de l’ordre des religieuses fut difficile à obtenir ; mais, une fois son consentement accordé, le maître traita les nouvelles venues exactement comme ses religieux, les instruisant, leur donnant, à l’occasion, d’excellents conseils qu’un directeur chrétien ne désavouerait pas. Dans un langage plein de finesse, il