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ascète qui les eût éconduites sans merci ; c’est Ananda qu’elles choisissent pour avocat. Leurs larmes attendrissent l’aimable jeune homme ; au milieu des dévotes, il avait reconnu sa fiancée ; jugez s’il plaida chaleureusement la cause des religieuses. Le maître l’écouta tranquillement. « Ananda, lui dit-il, ce n’est pas sans raison que, jusqu’à présent, j’ai refusé mon consentement. Si les femmes embrassent la vie religieuse, mes institutions ne subsisteront pas longtemps. Une maison où il y a peu d’hommes et beaucoup de femmes, n’inspire aucune crainte aux voleurs ; elle est bientôt envahie par eux et prise d’assaut. De même, la discipline ne dure pas dans une maison habitée par des femmes. Et quant aux vœux de continence, veux-tu que je te parle franchement, Ananda ? Toute femme, ayant une bonne occasion pour agir en cachette, et étant excitée, fera ce qui est mal, quelque laid que le galant puisse être, n’eût-il même ni main ni pied. »

Le vénérable Bouddha nous semble ici exagérer la méfiance ; moins que tout autre il était autorisé à tenir ce langage, lui que Gôpâ avait aimé avec tant de constance et de sincérité. Il faisait allusion à certaine faute commise par la reine